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Actu-Environnement

“Crise bretonne : le diagnostic avait été établi dès les années 2000”

Alors que la concertation est en cours sur l'élaboration du Pacte d'avenir pour la Bretagne, Eau et rivières de Bretagne rappelle que, pour l'agriculture et l'agroalimentaire, la situation actuelle était prévisible. Un plan d'action avait été adopté en 2002 pour l'éviter, mais pas appliqué depuis.

Interview  |  Agroécologie  |    |  S. Fabrégat
   
“Crise bretonne : le diagnostic avait été établi dès les années 2000”
Gilles Huet
Délégué général de l'association Eau et rivières de Bretagne
   

Actu-Environnement : Quel diagnostic faites-vous de la crise que traversent l'agriculture et l'agroalimentaire en Bretagne ?

Gilles Huet : Les principales difficultés que vivent certaines entreprises agroalimentaires concernent les secteurs de la production et de la transformation animale. Cela vient d'une surcapacité d'abattage de la production porcine et de la fin programmée depuis 2005, et annoncée depuis 2000, du soutien européen à l'exportation vers le Moyen-Orient. Nous sommes d'autant plus amers que pour ces situations, le diagnostic avait été établi dès les années 2000, dans le cadre du plan d'action pour un développement pérenne de l'agriculture (1) et de l'agroalimentaire et pour la reconquête de la qualité de l'eau en Bretagne, adopté en 2002.

Ce plan (2) avait alors été signé par l'ensemble des acteurs bretons. Il proposait de réorienter l'agriculture bretonne et d'améliorer la valeur ajoutée sur l'ensemble de la filière. Il a malheureusement été vidé de sa substance par facilité. On se retrouve donc aujourd'hui dans la situation que prévoyait ce plan si rien n'était engagé : l'effondrement des entreprises et une mauvaise stratégie d'adaptation.

AE : Que contenait ce plan d'action ?

GH : La stratégie de ce plan prenait en compte l'évolution de la demande sociale, du marché européen mais aussi des attentes environnementales (eutrophysation…). Il prévoyait de recentrer les secteurs sur les produits à plus forte valeur ajoutée, d'adapter les conditions de production, de maîtriser les effectifs animaux et de prendre en compte les enjeux environnementaux. Ce dernier point a été suivi en partie puisque la tendance générale de la pollution aux nitrates a été stoppée. Mais l'effort doit être poursuivi.

Le plan d'action de 2002

Le plan d'action adopté en 2002 dressait un diagnostic sans appel du développement de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Bretagne. S'il estimait que ce développement a été favorable à l'économie régionale, il soulignait que celui-ci avait "atteint ses limites" dans deux domaines :
"- la mauvaise qualité de l'eau qui menace directement l'économie régionale dans son ensemble, et l'agriculture en particulier ;
- la volonté de toujours produire plus qui a entraîné des crises répétées et a placé quelquefois au second plan l'adaptation des conditions de production, la recherche de la valeur ajoutée et les progrès sociaux qui devraient l'accompagner"
.
Il présentait donc des mesures pour répondre au "double défi de la création de richesse et de la préservation de l'environnement", en généralisant les bonnes pratiques agronomiques notamment dans les productions animales, en accroissant les démarches de certification (agriculture biologique, labels rouges…). Il fixait par exemple comme objectif pour l'AB l'atteinte de 4% de la SAU en 2006, alors qu'en 2012 la Bretagne était encore en-deçà…
Le plan prévoyait également une généralisation des pratiques respectueuses de l'environnement. Or, actuellement, nous sommes navrés de constater que les revendications portent sur un affaiblissement des normes environnementales.

D'abord, sur le relèvement des seuils d'autorisation des élevages porcins, qui fait l'objet d'un projet de décret et qui est en fait un alignement sur les seuils européens prévus dans la directive relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (IPPC). Or ce relèvement ne supprimera pas les distorsions de concurrence avec nos voisins européens. En effet, ces derniers, à l'instar de l'Allemagne, du Danemark et des Pays-Bas, appliquent des normes techniques plus strictes, notamment sur les émissions d'ammoniac. Nous sommes favorables à une harmonisation de la réglementation européenne, à condition qu'elle s'accompagne de contraintes techniques plus fortes.

La deuxième revendication porte sur la suppression des règles d'équilibre en phosphore dans les plans d'épandage. Or, cette règle de bon sens vise à ne pas apporter de phosphore au-delà de ce que peut supporter la culture.

Enfin, il y a une demande d'inclure dans l'évaluation de la situation des départements sur l'azote, les apports minéraux, et pas seulement organiques. Nous y sommes favorables à condition que les départements qui se trouvent en excédent appliquent des limitations d'utilisation de l'épandage et/ou des apports minéraux.

Finalement, ces mesures demandées par certains acteurs ne permettraient pas de répondre à la crise mais, au contraire, elles créeraient d'autres problèmes économiques, notamment dans d'autres secteurs, comme le tourisme ou la conchyliculture, qui nécessitent une eau et un environnement de qualité.

AE : Jean-Marc Ayrault a récemment présenté en Conseil des ministres les grandes lignes d'un pacte d'avenir pour la Bretagne. Qu'en pensez-vous ?

GH : Nous ne connaissons pas encore le détail de ce pacte. Nous craignons qu'il ne soit pas à la hauteur des enjeux, étant donné les délais impartis pour son élaboration (quelques semaines). Le plan d'action de 2002 avait été construit avec l'ensemble des acteurs pendant un an et demi… On ne peut pas se passer d'un exercice en profondeur. Nous allons donc remettre en avant les orientations qui avaient été fixées dans ce plan, à l'occasion d'une réunion, organisée le 19 novembre par le préfet de région, sur le volet environnemental de ce pacte.

Plus concrètement, sur le plan nitrates, il ne faut pas revenir en arrière, car il a permis des améliorations et mérite d'être prolongé. Un volet méthanisation va certainement faire partie de ce plan. C'est un bon moyen de produire de l'énergie à partir des déjections animales mais cela ne réduit pas les quantités d'azote et n'a donc aucun impact sur la qualité de l'eau. A moins de transporter le digestat hors du territoire, mais cela réduit l'intérêt de cette solution. De plus, les quantités de matière organique disponibles (graisses animales, lisier de porc…) ne sont pas extensibles, à moins de suivre l'exemple de l'Allemagne en développant les cultures énergétiques. Mais on connaît l'impact de la culture de maïs sur l'azote (3)

AE : Que préconisez-vous ?

GH : Nous devons avoir de l'ambition pour ce territoire qui est la première région agricole de France. Il faut appliquer les objectifs du Grenelle en matière de développement de l'agriculture biologique, aujourd'hui la Bretagne est très loin du compte (4) . Toutes les collectivités bretonnes doivent également s'engager dans un développement volontariste des circuits courts, qui permettront une amélioration de la qualité de l'eau mais aussi la création de débouchés pérennes pour les productions locales. Quant à la production laitière, qui concerne trois exploitations sur quatre, il faut mettre en œuvre le plan herbe qui permettra une amélioration de la valeur ajoutée et une réduction des intrants.

Ces mesures permettront d'engager la transition de l'agriculture dont la Bretagne a besoin. On ne pourra bien sûr pas changer en quelques mois un modèle agricole qui a mis quarante ans à atteindre son apogée, avec la mobilisation de tout un système bancaire, de la recherche… Il faut aujourd'hui s'appuyer sur tous les outils qui sont à notre disposition pour engager le changement. Nous sommes favorables notamment à ce que la Région acquière la compétence sur le volet distribution des aides de la politique agricole commune (PAC), car elle est la plus à même d'apprécier les enjeux et les objectifs.

1. Consulter la charte pour un développement pérenne de l'agriculture et de l'agroalimentaire en Bretagne incluant la reconquête de la qualité de l'eau, adoptée en 2001, en amont du plan d'action
http://draaf.bretagne.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/5-charte_perenne_cle418cbf.pdf
2. En savoir plus
http://draf.bretagne.agriculture.gouv.fr/corpep/spip.php?article123
3. Cette culture est réputée gourmande en engrais azotés.4. en 2012, la bio représentait 3,9% de la surface agricole utile bretonne, alors que le Grenelle fixait un objectif de 6% à cette échéance.

Réactions33 réactions à cet article

Historiquement les bonnets rouges au 17ème siècle furent une révolte de serfs du Léon contre quelques seigneurs locaux pour devenir un peu moins taillables et corvéables à merci. S'il y a un lien à faire c'est avec la situation actuelle des éleveurs et des ouvriers de l'agroalimentaire breton, qui pourraient à bon droit demander des comptes aux décideurs qui ont fait perdurer un modèle diagnostiqué périmé il y a près de 15 ans.
Espérons que le point de vue de bon sens de G Huet pourra peser à la réunion d'aujourd'hui.

degolarson | 19 novembre 2013 à 09h00 Signaler un contenu inapproprié

Il faut tout de même savoir développement de l'agriculture BIO et Label Rouge est limitée, et déjà quasi saturée! Les porcs produits selon le cahier des charges LR ne sont déjà pas tous valorisés, les laiteries refusent toute conversion en BIO des élevages, ils n'ont pas suffisamment de débouchés.
Les collectivités n'iront pas chercher ces produits, leur budget allant être prochainement réduit.
Avant d'engager plus d'exploitants dans ces filières dites à haute valeur ajoutée, il convient de vérifier l'état du marché!
La Bretagne concentre déjà 25% de la production porc bio nationale soit...83 élevages (sur les 3400 élevages de porcs qu'elle compte).
Certes la part du BIO augmente, mais j'espère que des solutions plus rapides seront apportées à la filière agro-alimentaire Bretonne!
Mais il faut croire qu'ERB ne se soucie que peu de ce genre de considérations.

willy | 19 novembre 2013 à 11h50 Signaler un contenu inapproprié

C'est toujours une révolte de serfs, mais manipulées par les "saigneurs" locaux.
Qu'ils ne croient surtout pas qu'ils ont le soutien de la population, ce serait une grave erreur

lio | 19 novembre 2013 à 13h24 Signaler un contenu inapproprié

Un article qui met à mal les idées reçues sur l'agroalimentaire breton dans "Le Télégramme de Brest" : "Agroalimentaire breton. Des raisons d'espérer."

Laurent Berthod | 19 novembre 2013 à 13h25 Signaler un contenu inapproprié

Qu'ils n'aient pas le soutien des écolos c'est certain. Mais que représentent les écolos dans la population ?

Laurent Berthod | 19 novembre 2013 à 14h38 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthaud
Eau et Rivières, c'est 1250 adhérents en 2012...

willy | 19 novembre 2013 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié

Merci, Willy.

Laurent Berthod | 19 novembre 2013 à 17h00 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour
on connaît ce genre d'argument :
combien de divisions ?
Joseph Djougachvili, dit Staline

et pourtant le plan 2002 avait été signé par tous les acteurs, pourquoi ne pas reprendre le dialogue entre eux ?
Bonne soirée

degolarson | 19 novembre 2013 à 17h53 Signaler un contenu inapproprié

Oui, ben la démocratie ça compte les voix. La dictature des minorités agissantes, ras le bol !

Laurent Berthod | 20 novembre 2013 à 10h35 Signaler un contenu inapproprié

Laurent Berthod,
Bien qu'ultraminoritaire, votre opinion commence à être bien trop connue des lecteurs de ce site ! Contre les énergies du futur pour les énergies fossiles et le nucléaire, contre une agriculture respectueuse de l'environnement et pour l'intensif qui pollue nos sols et nos rivières (les études le prouvant se multiplient, ne vous déplaise), pour les OGM dont le développement, vous qui parlez de DEMOCRATIE, est plus qu'antidémocratique étant donné que la majorité n'en veut pas et qu'on lui impose quand même...
Cessez d'être agressif et méprisant dans vos propos s'il vous plait, Mr Berthod. La démocratie commence par le respect et l'écoute de l'opinion des autres.
Voltaire a dit : Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire
A bon entendeur...

michèle | 20 novembre 2013 à 12h37 Signaler un contenu inapproprié

N'ayant pour seul motif de vivre que le culte de la destruction de la nature, le sieur Berthod continue de déverser sa bile haineuse sur les écologistes.
Sa retraite n'est pas tranquille à ce pauvre homme.....
Mais tout de même il faut reconnaître que ce Don Quichotte qui pourfend
obsessionnellement ses moulins à lui, a quelques renforts de Sancho Panza comme willy ou yanquirigole.

jms | 20 novembre 2013 à 12h43 Signaler un contenu inapproprié

Michèle laissez donc à mr Berhod sa seule raison de vivre.
Il passe sa retraite comme il peut que voulez vous....

Ses interventions sont tellement outrées, tellement orientées qu'il en devient risible !

Moi maintenant, ce personnage avec ses moulins, ses Sancha Panza et ses ânes me fait m’esclaffer !

Et puis son site internet n'est lu que par une bande de serviteurs tout dévoués à ses lubies et a bien moins d'audience que ce site sur lequel nous sommes!

jms | 20 novembre 2013 à 13h22 Signaler un contenu inapproprié

Comme d'habitude je suis déçu de la maigreur des propos tenus dans les réactions de ce site. J'essaie de défendre mon point de vue (qui n'a évidemment pas vocation à être partagé par tous!) avec des arguments clairs, chiffrés, issus soit de ma propre expérience de terrain soit de sources fiable pour faire avancer le débat...Et les réponses sont systématiquement dogmatiques, pseudo culturelles, et malheureusement souvent agressives... Quel dommage pour des sujets qui sont pourtant intéressants!

willy | 20 novembre 2013 à 14h03 Signaler un contenu inapproprié

un produit de qualité est un produit qui correspond à un marché ,notre modèle est toujours d'actualité et redeviendra performant dès que les
écologistes cesseront de nous imposer des contraintes absurdes dont ils
ne mesurent pas les conséquences économiques , l'agriculture responsable n'attend pas de leçon de la part d'un G HUET , la démocratie a déjà livrer son verdict 2% aux présidentielles ce n'ai pas
crédible même si avec des alliances politiques les "écolos" réussissent
à se faire entendre l'opinion va se retourner car nous n'avons pas besoin des"écolos bobos" pour préserver notre environnement.

jeanp22 | 20 novembre 2013 à 15h23 Signaler un contenu inapproprié

Willy, on peut être en désaccord avec les solutions à mettre en oeuvre comme vous l'êtes, mais de là à nier le constat comme certains le font... Pourquoi les algues vertes touchent particulièrement la Bretagne alors ?
Il me semble que les écolos, souvent lynchés dans les commentaires, sont soucieux de l'intérêt général quand d'autres ne défendent que des intérêts économiques profitant à un petit nombre.

michèle | 20 novembre 2013 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié

jeanp22
Les écologistes dans ce pays sont plus nombreux que les agriculteurs
Pourtant on ne prend en compte que la parole de ces derniers....

Si pour produire et gagner votre vie il vous faut bousiller la nature alors là pour le coup et vous le savez très bien, vous avez une très large majorité de gens contre vous et vos demandes égoïstes lassent de toute manière de plus en plus de monde !

jms | 20 novembre 2013 à 16h09 Signaler un contenu inapproprié

bonjour
Qualité = adaptation systématique à une filière ? Qui pouvait croire que les subventions aux poulets export bas de gamme allaient durer ? Etait-ce une bonne façon d'utiliser l'argent de la PAC ?
Je n'ai pas lu le Télégramme, n'étant pas abonné, mais d'autres disent la même chose : oui il y a des raisons de ne pas désespérer. Il y a de tout en Bretagne, non seulement de l'agro, mais du tourisme, des services et des industries de pointe, et beaucoup de compétences. Tout le monde -agriculteurs compris- a droit à un environnement de qualité. La concertation régionale et la montée en gamme, c'étaient les piliers du plan 2002, la logique même. Le problème n'est pas le porc ou le poulet breton, c'est le développement de la Bretagne avec toutes ses composantes.
J'ai signé une pétition contre le dumping social dans les abattoirs allemands, mais ce n'est qu'un aspect du problème bien plus global de l'harmonisation sociale et fiscale en Europe. On ne s'en sortira qu'avec du gagnant-gagnant, pas avec des discours d'anathème ou de victimes, mais cette culture n'est pas encore assez répandue en France.

degolarson | 20 novembre 2013 à 16h12 Signaler un contenu inapproprié

@michèle
Tout d'abord merci d'élever le débat! (car c'en est un!)
Le profit à un petit nombre est à mon avis un point de vue assez éloigné de pas mal de bretons: Le secteur agricole emploie en moyenne 100 personnes par commune de Bretagne (chiffre repris pas ERB).
Pour la localisation des marées vertes, il y a selon mon très humble avis, plusieurs facteurs:
OUI l'agriculture a sa part de responsabilité (pratiques antérieures aux conséquences toujours visibles, pratiques actuelles condamnables de quelques uns mais pas forcément ceux qu'on croit!),
mais aussi le phosphore, la lumière (eaux claires et fonds sableux), la température, l'oxygénation, moi (ma fosse sceptique n'est pas aux normes)...
Bref la Bretagne! Mais aussi la Normandie cet été, les Pays de la Loire l'été dernier...

willy | 20 novembre 2013 à 16h14 Signaler un contenu inapproprié

@ Michèle … et bien d'autres !
Défendre les intérêts, c'est bien. Mais quels intérêts ?
Ceux des éleveurs, des agriculteurs ? Des intérêt particuliers ou généraux ? L'intérêts des électeurs ou des élus, ou représentants syndicaux ?
Sans compter les intérêts des groupes de pression, écolos compris.

Mais qui va prendre en compte les intérêts de la planète, c'est-à-dire ceux de nos descendants ? Mes petits enfants auront mon âge actuel à la fin de ce siècle. Que dois-je leur dire aujourd'hui ?

Jean-Claude HERRENSCHMIDT | 20 novembre 2013 à 16h16 Signaler un contenu inapproprié

Qu'au rythme où l'on va, la terre n'aura pas grand chose à leur offrir...
Je comprends bien la souffrance des Bretons aujourd'hui mais elle n'est le résultat que de politiques peu courageuses et de choix industriels désastreux. Malheureusement, ce ne sont pas les décideurs qui paient mais comme d'habitude, les plus faibles.
Les écolos, si peu aimés, disent pourtant des choses de bon sens depuis des décennies. Et pour moi, l'actualité leur donne raison.
Autre point souvent peu abordé : les consommateurs. Nombreux sont ceux à dire soutenir les agriculteurs mais à aller faire leurs courses dans du hard discount, à acheter des produits de mauvaise qualité cultivés ou élevés à l'autre bout de la planète. Commençons par acheter de la qualité produite localement ! et non, ce n'est pas plus cher ! à moins bien sûr de vouloir manger des tomates et des fraises en décembre, et de la viande à tous les repas...

michèle | 20 novembre 2013 à 16h41 Signaler un contenu inapproprié

Les agriculteurs, ils nous nourrissent, ils contribuent à notre balance commerciale, qui en a bien besoin. Et tous les jours on dresse de nouveaux obstacles à leur activité . A quoi servent les écologistes, je me le demande. A dresser des obstacles.

Laurent Berthod | 20 novembre 2013 à 17h16 Signaler un contenu inapproprié

Avoir raison ou tort n'a rien à voir avec le fait d'être ou de ne pas être minoritaires. Les exemples historiques sont excessivement nombreux. Donc ceux qui ricanent et estiment que j'ai tort parce que je suis minoritaire (d'ailleurs de moins en moins, parce que la dictature verte commence à peser à de plus en plus de gens) feraient mieux de ravaler leur ricanements.

Laurent Berthod | 20 novembre 2013 à 18h07 Signaler un contenu inapproprié

Mon cher Willy,

J'apprécie vos interventions.

Il y a un point que je ne partage pas avec vous. A mon avis, les nitrates, donc l'agriculture, ne sont pour rien dans les marées vertes. Je sais que ce point de vue est minoritaire. Mais ce n'est pas pour autant qu'il est erroné.

Bien à vous.

Laurent Berthod | 20 novembre 2013 à 21h16 Signaler un contenu inapproprié

Vous n'avez aucune logique cher Berthod !
Vous fustigez Eau et rivières de Bretagne car ils ont selon vous peu d'adhérents et ne sont pas légitimes. Et maintenant vous nous dites que bien que minoritaire, votre opinion peut être la bonne. Ceux qui sont d'accord avec vous ont raison et les autres ont tort, c'est ça ?!!
Virons tous les scientifiques qui, honteusement, font le lien entre agriculture, nitrates et algues vertes ;-)

michèle | 21 novembre 2013 à 10h22 Signaler un contenu inapproprié

@Michèle et Jean Claude
Je trouve votre pessimisme sur la situation environnementale triste, et peu objectif, et malheureusement utilisé comme alibi par l'écologisme. Certes tout n'est pas rose (ou vert), il y a toujours des dégradations, pollutions, mais pour la Bretagne on a quand même un environnement de qualité, et qui va en s'améliorant (par exemple le saumon dans le rivières bretonnes, espèce emblématique à l'origine de la création d'ERB, est en augmentation!)

@Laurent Berthod
Je soutiens que l'azote sous la forme des nitrates est un élément essentiel à la vie végétale, donc à celle de l'algue verte. Après le considérer comme l'unique facteur limitant sur lequel il est pertinent d'agir pour limiter les phénomènes de marées vertes peut être rediscuté.

willy | 21 novembre 2013 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié

Des plages bretonnes fermées chaque été, un cheval, puis des sangliers retrouvés morts, une condamnation de l'Europe sur les nitrates, un secteur de l'agroalimentaire en faillite, des agriculteurs qui n'arrivent plus à se verser un salaire... Je ne suis pas d'un naturel pessimiste mais cela fait quand même beaucoup Willy ! Mais si vous trouvez ce contexte idéal, tant mieux.
C'est une question de point de vue ! Certains voient le verre à moitié vide, d'autres à moitié plein... La situation, elle, est la même !
Là où je vous rejoins, c'est qu'il y a des améliorations. Et tant mieux !

michèle | 21 novembre 2013 à 11h31 Signaler un contenu inapproprié

@michèle
Tout d'abord je suis content que l'on ait un point d'accord!

Des plages bretonnes fermées chaque été: Gamin j''ai passé pas mal d'étés à jouer dans les algues vertes, je ne suis pas mort, personne d'autre d'ailleurs! Le risque mortel existe, mais le principe de précaution avec le battage médiatique sont allés à mon avis trop loin, et participent à cette dramatisation! (mais OK les algues vertes c'est moche et ça sent pas bon!)
L'état économique du secteur et des acteurs n'est pas à 100% en faillite, et heureusement! La situation est très difficile pour certains mais il faut arrêter de penser qu'il faut tout remettre en cause sur un fond idéologico-écologique sans fondement économique!

willy | 21 novembre 2013 à 12h08 Signaler un contenu inapproprié

@michèle
Tout d'abord je suis content que l'on ait un point d'accord!

Des plages bretonnes fermées chaque été: Gamin j''ai passé pas mal d'étés à jouer dans les algues vertes, je ne suis pas mort, personne d'autre d'ailleurs! Le risque mortel existe, mais le principe de précaution avec le battage médiatique sont allés à mon avis trop loin, et participent à cette dramatisation! (mais OK les algues vertes c'est moche et ça sent pas bon!)
L'état économique du secteur et des acteurs n'est pas à 100% en faillite, et heureusement! La situation est très difficile pour certains mais il faut arrêter de penser qu'il faut tout remettre en cause sur un fond idéologico-écologique sans fondement économique!

willy | 21 novembre 2013 à 12h28 Signaler un contenu inapproprié

bonjour à tous et en particulier à michèle et willy
nous sommes un peu en dehors du sujet crise bretonne mais bon c'est le jeu des forums
Je suis allé voir la page "marées vertes " sur Wikipedia, très documentée, y compris la ref à l'article du Courrier de l'Environnement de l'INRA 2003 qui privilégie le rôle des phosphates.
Pourquoi ne pas ouvrir un sujet spécial là dessus en compilant la doc à quelques uns -rédacteurs d'ActuEnvt et commentateurs- pour tenter de voir clair une bonne fois ? Ca mettrait fin aux débats partisans.
Voilà c'est une proposition, à ma connaissance aucune synthèse n'a été faite, mais si c'est le cas eh bien je suis preneur de la (les) référence(s).

degolarson | 21 novembre 2013 à 16h54 Signaler un contenu inapproprié

Mon cher Willy,

Que l'azote, assimilé par les végétaux sous la forme de nitrate, soit indispensable au développement des algues vertes est incontestable. Je suis donc d'accord avec vous sur ce point.

Ce que je conteste c'est le rôle des nitrates d'origine agricole et, plus généralement, apportés par les eaux côtières. En effet lorsque toutes les autres conditions favorables au développement des algues vertes sont réunies, si seuls les nitrates manquent, alors les cyanobactéries fixatrices de l'azote atmosphérique entrent en jeux et fournissent au milieu l'azote nécessaire. Donc, même en l'absence d'azote d'origine agricole, l'eutrophisation démarre et se développe.

Je trouve excellente la proposition de degolarson de procéder à une revue des publications scientifiques à ce sujet. Il semble cependant que les publications relatant le rôle des cyanobactéries en milieu aquatique marin soient apparemment exclusivement étrangères. A vérifier. Mais cela demande donc au site Actu-environnement un travail de recension pas forcément très facile à réaliser.

Bien à vous et merci à degolarson pour sa suggestion.

Laurent Berthod | 21 novembre 2013 à 22h11 Signaler un contenu inapproprié

Ma chère Michlèe,

Je ne prétends pas qu'ERB ait tort parce que minoritaire. Je conteste les pressions exercées, en démocratie, sur les pouvoirs publics, par des minorités agissantes, qui n'ont en outre aucune légitimité scientifique.

Laurent Berthod | 21 novembre 2013 à 22h16 Signaler un contenu inapproprié

Voltaire n'a jamais dit ce que Michèle lui attribue, c'est une citation controuvé. D'ailleurs VOLTAIRE aimait faire taire ce qui ne pensait pas comme lui....

Garmon | 22 novembre 2013 à 19h55 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod et degolarson
Je suis allé voir l'article de Wikipedia. Fort intéressant. Merci.
Mais… mais, celui-ci fait apparaître qu'il y a déjà un considérable travail scientifique effectué sur cette question, dont les résultats ne semblent pas faire l'unanimité sur ce forum. Les scientifiques eux-mêmes n'ont pas refermé le dossier considérant, semble-t-il, qu'il reste du travail à faire pour trancher (si cela est possible !). Il ne font que des propositions "conservatoires" qui ne paraissent pas dénuées de bon sens. Le seul inconvénient c'est que, d'une certaine manière, cela ressemble fort à des "solutions de précautions" dont seulement quelques uns (les agriculteurs) font les frais. On peut comprendre leurs réserves et leur mécontentement. C'est donc une question à traiter collectivement, donc politiquement. C'est là que ça devient compliqué.

Jean-Claude HERRENSCHMIDT | 25 novembre 2013 à 12h06 Signaler un contenu inapproprié

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