Toutefois, cette taxe carbone, fixée à 17 euros par tonne de CO2 en 2010, nécessiterait ''d'être complétée'' et n'éviterait ''pas directement l'émission de gaz à effet de serre'', ont-elles prévenu. ''A partir de janvier 2010, consommer des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon NDLR) soumises à la CCE aura certes pour conséquence immédiate une certaine redistribution fiscale, mais continuera à émettre des gaz à effet de serre dans l'atmosphère''.
Si l'argent versé à l'Etat sera compensé par la baisse d'autres prélèvements et redistribué aux ménages, rappellent les spécialistes, ''le produit de la CCE ne sera pas affecté directement au financement de projets de lutte contre le changement climatique'' et ''ne permettra donc pas directement de réduire les émissions de gaz à effet de serre aujourd'hui'', ont déploré les acteurs de la compensation du CO2. Ces derniers demandent que la CCE soit ''complétée par la compensation volontaire'', un système international issu du Protocole de Kyoto, qui consiste, par l'achat de crédits carbone, à financer des projets de lutte contre les gaz à effet de serre.
''Compenser permet ainsi d'agir vite, en parallèle d'une démarche de réduction continue qui produira des effets à plus long terme'', ont-ils souligné. Selon les acteurs du secteur, en 2007, les projets de compensation volontaire auraient permis d'éviter l'émission de 43 millions de tonnes équivalent CO2 dans l'atmosphère, et 54 millions en 2008.