Suite à la réunion du comité européen de protection de la santé des végétaux le 15 avril dernier, la France a annoncé qu'elle ne délivrerait aucune dérogation pour l'utilisation du pesticide diméthoate sur les fruits et les légumes. Le ministère de l'Agriculture va également faire usage de la clause de sauvegarde prévue au niveau européen pour faire obstacle à l'entrée de cerises traitées sur le marché français. Ces mesures ont également été adoptées par l'Espagne et par l'Italie.
Le 29 mars dernier, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll annonçait avoir "saisi la Commission européenne pour lui demander d'activer les mesures d'urgence prévues par le droit européen" pour obtenir l'interdiction de l'utilisation de ce pesticide dans tous les Etats membres de l'Union européenne ainsi que la commercialisation de cerises en provenance de pays ou d'Etats membres où son usage est autorisé.
Après la décision de l'Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) de retirer l'autorisation de mise sur le marché du diméthoate en février 2016, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a récemment rappelé l'absence de certitudes scientifiques sur les risques pour la consommation de denrées traitées avec du diméthoate.
Malgré ses effets cancérogènes, le diméthoate est le pesticide le plus fréquemment utilisé pour lutter contre le moucheron asiatique "drosophila suzukii".
Afin de faire face aux conséquences économiques, le ministère de l'Agriculture annonce qu'il recevra une délégation des représentants des producteurs de cerises ce mardi 19 avril afin d'évoquer des "mesures concrètes de protection" alternatives. Pour les professionnels du secteur, une telle interdiction pose également le problème de la distorsion de concurrence avec les autres pays producteurs notamment européens, étant donné l'absence de consensus au niveau communautaire.