Un programme de promotion des pratiques agricoles durables (1) en Afrique de l'Ouest, piloté par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a permis de réduire l'utilisation des pesticides ''tout en augmentant les rendements et les revenus'', a annoncé le 20 décembre l'organisation.
Plus de 100.000 agriculteurs au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal participent à ce projet international, initié en 2001, qui préconise l'amélioration des sols et des alternatives biologiques aux pesticides chimiques, notamment à travers l'utilisation d'insectes prédateurs des nuisibles, le choix de variétés ''adaptées et l'épandage de pesticides naturels''. A l'instar de matières organiques comme le compost ou la paille de riz, dont l'utilisation s'accroît chez les agriculteurs, a précisé la FAO. Les problèmes de commercialisation et de sécurité alimentaire font également partie du Programme qui vient de lancer la surveillance des niveaux de résidus de pesticides le long des fleuves Niger et Sénégal , a-t-elle indiqué.
"En Afrique de l'Ouest, la tendance au cours des dernières décennies était à l'utilisation accrue de pesticides hautement toxiques pour les cultures à haute valeur et fréquemment irriguées. Il y a un manque général de connaissance des effets négatifs des pesticides sur la production, l'économie et la santé des communautés ainsi que sur l'environnement", explique l'expert de la FAO William Settle.
Une formation à l'agriculture ''durable''
"De simples expériences sur le terrain, à l'instar de celles qui sont pratiquées dans les écoles pratiques d'agriculture de terrain, ont doté les petits exploitants agricoles des moyens de produire d'une manière plus respectueuse de l'environnement tout en améliorant leurs rendements et leurs revenus", ajoute-t-il.
Plus de 2.000 formateurs provenant de plusieurs administrations locales, du secteur privé et d'organisations de la société civile ont ainsi reçu une formation pour aider les agriculteurs à mettre en oeuvre des méthodes d'agriculture durable ''basées sur la gestion intégrée de la production et des déprédateurs''.
Ainsi, près de deux ans après avoir été formés, des paysans sénégalais ont banni 90% des pesticides chimiques au profit de phytosanitaires botaniques et biologiques, cite la Fao.
La deuxième phase du projet (2007-2010) est financée par le gouvernement des Pays-Bas à hauteur de 9,5 millions de dollars. La Facilité de l'environnement mondiale (Global Environment Facility - GEF), le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'Union européenne et l'Espagne sont également partenaires du Programme.
Près d'un 500.000 d'agriculteurs pourraient être formés au cours des 5 prochaines années pour un coût d'environ 30 à 40 millions de dollars, selon la FAO.