24 études relatives à l'impact des gaz à effet de serre sur le climat seront présentées à une centaine de scientifiques et une soixantaine de ministres au siège de l'Office météorologique britannique, à quelques jours de l'entrée en vigueur, le 16 février, du Protocole de Kyoto adopté en 1997 et toujours refusé par les Etats-Unis.
La réunion d'Exeter doit mettre sur la table l'état des connaissances scientifiques, tenter de préciser les seuils dangereux, sans pour autant se prononcer sur les mesures politiques qu'il conviendrait d'appliquer, a indiqué le président de la conférence Dennis Tirpak. Les vingt-cinq prochaines années vont être décisives pour déterminer ce qui va se passer d'ici la fin du siècle (...). La conférence va tenter de rassembler les meilleures preuves possibles, a-t-il précisé.
La dernière grande conférence scientifique sur le réchauffement climatique s'était tenue en 2001 sous l'égide de l'IPCC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC)).
Les experts du GIEC prévoient une hausse de 1,4 à 5,8 degrés de la température moyenne à la surface de la terre d'ici la fin du siècle, sous l'effet des gaz libérés dans l'atmosphère par les activités humaines et le niveau de la mer monterait de 9 à 88 centimètres d'ici 2100 du fait de la hausse de température et de la fonte des glaciers et calottes glaciaires.
À Exeter, les études présentées sont les plus récentes et le président de la conférence a souligné qu'il n'y a plus aucun doute que le climat de la planète change et a indiqué que neuf des dix dernières années se sont révélées les plus chaudes depuis le début des relevés météorologiques en 1861. Il a enfin fait remarqué que la canicule (qui a frappé l'Europe en août 2003) avait provoqué près de 30.000 morts et 23 milliards d'euros de dégâts. Il a également précisé que la fréquence et l'intensité des épisodes de sécheresse s'était amplifié et que les écosystèmes terrestres et marins s'étaient modifiés.
Selon l'une des études, il reste à peine quinze ans pour faire en sorte que la pollution due au gaz carbonique se stabilise d'ici la fin du siècle à 550 parties par million c'est-à-dire deux fois le niveau de l'ère préindustrielle.
Si rien n'est fait, la Terre va dépasser de 2° Celsius les niveaux pré-industriels à une date comprise entre 2026 et 2060, estime la World Wildlife Fund (WWF) dans un rapport commandé à Mark New, climatologue à l'université d'Oxford. Le réchauffement climatique entraînera une hausse du niveau des mers, des inondations, des tempêtes, des sécheresses et l'extinction de certaines espèces animales.
Anthony Nyong de l'université de Jos au Nigeria, a ajouté que le réchauffement climatique en Afrique allait accroître l'incidence des inondations et des sécheresses, contribuant à augmenter les risques de transmission des maladies.
D'après d'autres études, une hausse moyenne de deux degrés se traduirait par une élévation des températures en Arctique comprise entre 3,2 et 6,6°C. Un tel réchauffement ferait fondre la calotte glaciaire et menacerait le mode de vie traditionnel des Inuits ainsi que la survie des ours polaires, d'après le WWF.
Parallèlement une étude parue dans la revue britannique Nature par l'équipe du Pr. Stainforth de l'université d'Oxford, estime en se basant sur plus de 2.000 modélisations que les températures moyennes pourraient augmenter de 1,9 à 11,5 degrés Celcius si le taux de gaz carbonique double. L'élévation pourrait donc être deux fois plus important que prévu jusqu'à présent .