Regrettant que l'enquête publique ait été menée en pleine période estivale [15 juin – 31 juillet] et circonscrite aux seules 19 communes entourant le futur projet d'EPR à Flamanville, Agir pour l'Environnement et Greenpeace ont demandé au Gouvernement de prendre acte du refus persistant des Français à l'encontre du nucléaire en général et de l'EPR en particulier. Les associations demandent au Gouvernement, à EDF, à RTE et au Commissaire enquêteur la suspension immédiate du projet EPR et la réaffectation, en faveur du développement des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie, des 3,5 milliards d'euros prévus pour la construction de ce prototype et de sa ligne à très haute tension.
Mais la décision est déjà prise depuis longtemps et se fera. François Loos, le ministre en charge de l'énergie, a pris le 7 juillet dernier un arrêté fixant des objectifs, exprimés en termes de puissance à installer, pour les différentes sources d'énergie (nucléaire, fossile, renouvelable). En matière d'énergie nucléaire, l'arrêté prévoit la mise en service d'un nouveau réacteur nucléaire d'ici 2012. Inscrit dans la loi d'orientation sur l'énergie et adoptée le 13 juillet 2005 par les parlementaires, l' EPR, technologie de réacteur à eau pressurisée, est un projet franco-allemand développé depuis 1992 par Siemens et Areva, destiné à prendre le relais des 58 réacteurs qui équipent actuellement les 19 centrales nucléaires françaises. La réalisation de l'EPR devrait s'échelonner sur 5 ans à compter de 2007.