Le traitement des bois à l'aide de produits d'origine synthétique est la solution la plus souvent utilisée contre les agresseurs biologiques, tels que les champignons et insectes. Cependant, la prise de conscience de la nécessité de protéger notre environnement et la mise en place de la directive Biocide 98/8/CE* incitent les fabricants de panneaux et les utilisateurs à s'orienter vers des solutions alternatives. C'est dans ce cadre que le Cirad s'est intéressé aux panneaux en OSB (Oriented strand board) et aux contreplaqués, respectivement constitués de trois couches de lamelles et de plusieurs couches de feuilles de bois.
Les premiers résultats des projets Plybiotest et OSB Biotermicides débutés en 2002 et 2004 montrent qu'il est possible d'améliorer la durabilité de ces panneaux à partir d'un mélange adéquat d'espèces durables** (cèdre, cyprès, châtaignier) et d'espèces non durables** (pin, peuplier, hêtre).
L'étude des contreplaqués a permis de mettre en évidence que la résistance à l'égard des champignons lignivores est d'autant plus grande que le nombre de couches constituées d'essences durables est élevé. La résistance est également améliorée si ces couches sont situées vers l'extérieur des panneaux. En outre, ce procédé permet de valoriser les bois d'éclaircie ou de moindre qualité sous la forme de copeaux pour la fabrication du panneau.
La conception d'un panneau dépend non seulement du mélange sélectionné mais aussi de la résine qui assure la cohésion entre les lamelles de bois ou les placages. Le Cirad et ses partenaires ont ainsi travaillé à la fabrication de colles d'origine végétale, et plus particulièrement à base de tannins issus de pin ou de lignine. Le choix de ce type de colle permet en effet de s'affranchir des contraintes environnementales liées aux rejets de substances toxiques.
Des essais en cours, avec la participation de partenaires industriels dont la société Isoroy, favoriseront à terme la validation de ce concept. Rappelons que la consommation française de panneaux de bois n'est aujourd'hui « que de » 300 000 m3 par an, alors qu'elle atteignait déjà 7 millions de m3 au Canada et aux Etats-Unis en l'an 2000. L'élargissement du champ d'utilisation de ces matériaux, couplé à la mise en place d'une nouvelle stratégie commerciale permet d'envisager un développement accru de l'OSB en France.
*Cette directive européenne encourage le développement et l'usage de substances actives les moins polluantes. Elle introduit les notions de sûreté relatives aux produits mis en œuvre et les principes de reconnaissance mutuelle entre Etats.
** Au sens de stabilité dans le temps.