Publiée dans la revue Nature n° 439, leur étude a mis en évidence la production de méthane par les plantes même dans un milieu riche en oxygène. Les chercheurs ont mené plusieurs expériences, dans un air privé de méthane ou encore en stérilisant les plantes pour être sûrs qu'il n'y avait pas de bactéries, afin de conforter leurs résultats. Ils ont travaillé au préalable sur des débris de plantes puis sur des plantes entières. Les expériences menées sur des plantes vivantes ont révélé que les émissions de méthane augmentaient avec la température et l'ensoleillement. Mais les chercheurs ne savent pas encore par quels mécanismes le méthane est produit.
Cependant l'équipe de Franck Keppler a estimé que les plantes vivantes émettraient 62 à 236 millions de tonnes de méthane par an et de 1 à 7 millions de tonnes par an pour la litière végétale.
Cette découverte, qui bouleverse à la fois la connaissance des végétaux et du cycle du méthane risque d'entraîner une remise en question des modèles atmosphériques actuels. La concentration en méthane dans l'atmosphère a augmenté de 150 % depuis le 18ème siècle. Les causes de cette augmentation ne sont peut-être pas celles que l'on croyait.
Les conclusions de Keppler pourraient expliquer les concentrations de méthane observées par satellite au-dessus des forêts tropicales.
Si ces résultats sont confirmés, les analyses climatologiques devront prendre en compte cette nouvelle source de méthane et l'intégrer dans les modèles climatiques, ce qui pourrait modifier les conclusions sur l'évolution du climat passée et actuelle.
L'hypothèse consistant à utiliser les végétaux comme « puits de carbone » par le phénomène de photosynthèse pourrait être remis en cause. Les émissions de méthane pourraient contrecarrer les gains de carbone.