Ce rapport montre les effets induits par le label ''commerce équitable'' pour les producteurs défavorisés, passe en revue quelques données spécifiques aux marchés de cinq filières parmi les plus importantes (café, cacao, banane, jus d'orange, coton) et décrit les standards internationaux du commerce équitable.
L'idée fondatrice du label Max Havelaar est simple : plutôt qu'établir un rapport d'assistance, mieux vaut construire une relation d'échange commercial qui bénéficie à chacun, et dont les règles auront été acceptées par tous, indique le rapport.
Créé en 1988 en Hollande, le label Max Havelaar est aujourd'hui présent auprès des consommateurs de 21 pays et notamment l'Allemagne, l'Angleterre, le Canada, le Mexique, les Etats-Unis et la Suisse.
En France, il est apposé sur plus de 900 produits (coton, café, cacao, thé, jus de fruit, riz, miel, sucre, épices, quinoa, banane, mangue, avocat) de 90 marques, accessibles dans environ 6 500 points de vente (boutiques spécialisées, hyper et supermarché, VPC, bar, hôtel, restaurant…). Il garantit en France douze filières de production* et de commercialisation de matières premières, signale le rapport qui souligne que d'autres filières sont à l'étude comme les fruits secs, le beurre de karité et les cœurs de palmiers.
Alors qu'aujourd'hui, quatre sociétés contrôlent 40% du commerce mondial du riz ; sept sociétés contrôlent 85% du commerce du cacao et quatre grandes multinationales contrôlent 60% du marché mondial du café, 494 organisations au niveau international bénéficient du label Max Havelaar dans 52 pays en voie de développement. Le label bénéficie à environ 5 millions de personnes - producteurs, travailleurs et leur famille. Les filières labellisées offrent un accès au marché pour des producteurs particulièrement défavorisés : cultivateurs de coton ouest-africains démunis face aux fluctuations des cours, caféiculteurs sud-américains isolés…
Pour répondre à leurs problématiques, Max Havelaar définit un prix minimum d'achat pour chaque matière première achetée dans les conditions du commerce équitable, Pour calculer ce prix, l'organisation prend avant tout en compte les besoins du producteur. Celui-ci doit d'abord couvrir son coût de production en s'assurant du respect de son environnement. Ensuite, il doit assurer les besoins élémentaires de sa famille : nourriture, hygiène, éducation, santé… Tous ces facteurs entrent en ligne de compte pour le calcul du prix d'achat d'une marchandise au producteur.
Généralement, ce prix se situe un peu, voire très au-dessus du cours moyen.
Grâce à ce plancher, le prix payé reste stable si le cours baisse, mais augmente
avec lui s'il monte. Si le label garantit un prix juste, les producteurs peuvent aussi savoir à l'avance que leur culture trouvera un débouché quand elle sera récoltée.
Pour exporter durablement et sortir des logiques de charité, les producteurs doivent
fournir des produits conformes aux exigences de qualité du consommateur.
Ils doivent être en mesure de respecter les exigences des standards internationaux du commerce équitable, mais aussi les impératifs et les délais de livraison demandés par les acheteurs.
En plus du prix d'achat plus juste versé au producteur, le groupement ou la coopérative auquel celui-ci appartient reçoit une prime de développement qui représente plus ou moins 10% du prix d'achat de la marchandise, selon les filières. Cet argent est géré collectivement par les producteurs réunis au sein de la coopérative dans une perspective d'avenir.
Les standards internationaux du commerce équitable comportent aussi des critères environnementaux. Le calcul du prix minimum tient compte de l'utilisation de techniques de production durable.
Les critères minimaux des standards reprennent les principaux traités internationaux concernant l'utilisation de produits phytosanitaires, la protection des zones humides et cours d'eau, la forêt vierge et autres écosystèmes de grande valeur écologique, l'érosion et la gestion des déchets et interdisent les semences OGM.
Pour chaque filière, les standards dressent une liste détaillée des produits phytosanitaires interdits. Les critères minimaux demandent la réduction de tous les intrants chimiques et l'introduction de fumure organique. Les critères de progrès tendent vers une conversion graduelle à des méthodes d'agriculture biologique.
La conversion à l'agriculture biologique est un objectif à terme encouragé par une prime supplémentaire pour les produits qui en sont issus.
En parallèle de la publication de ce rapport, en avant-première de la Semaine de la solidarité internationale (12-20 novembre), Romane Bohringer, Vincent Cassel et François Berléand sont - bénévolement - à l'affiche de trois courts métrages consacrés à la cause du commerce équitable, diffusés dans près de 200 salles de cinéma indépendantes et sur Internet**. Sponsorisés par l'association Max Havelaar et produits par Palo Alto Productions, Mange ta banane, Pablo mon père et moi et Le Caddy Marakani ont respectivement été réalisés par Jeanne Biras, Stéphanie Tchou-Cotta et le collectif Kourtrajmé.
*Café, thé, cacao, coton, fruits frais (bananes, mangues, avocats, ananas), riz, miel, sucre, épices (muscade, poivre, vanille, cannelle, cardamome), quinoa, jus de fruits, fleurs.
** www.maxhavelaarfrance.org