Dénommé Annual Greenhouse Gas Index, cet indice détermine l'accumulation du dioxyde de carbone (CO2), des oxydes nitreux (NO2), du méthane (CH4) et des chlorofluorocarbones (CFCs) et leurs remplaçants dans l'atmosphère, provenant de l'activité industrielle, des gaz d'échappements automobiles et de phénomènes naturels.
Ces mesures ont pu être effectuées grâce à un réseau d'observatoires et d'environ une centaine de sites de prises d'échantillons de l'atmosphère entre l'arctique et le pôle sud.
Par convention, et en référence avec les objectifs décrits par le protocole de Kyoto, la valeur de l'indice en 1990 a été fixée à 1.
Désormais publiés tous les deux ans, l'indice s'affichait fin 2004 à 1,20, soit 20 % de plus qu'en 1990. Concrètement, cela indique que le forçage radiatif atteint désormais 2,6 watts par mètre carré, soit environ 1.300 milliards de kilowatts de trop absorbés à l'échelle de la Terre.
En s'accumulant, ces gaz peuvent contribuer à retenir la chaleur solaire et entraîner une élévation progressive de la température à la surface du globe, explique le NOAA qui estime que la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d'un degré Celsius au XXe siècle.
Selon l'administration américaine de la météo et du climat, c'est le dioxyde de carbone qui a été le plus grand responsable de l'augmentation des gaz à effet de serre en représentant environ 62% du total en 2004. Notons qu'avec les très fortes émissions liées à l'éruption du volcan Pinatubo aux Philippines en 1991, la plus faible augmentation de ces gaz a été enregistrée de 1992 à 1993 avec ''seulement'' 0,81% de hausse.
L'AGGI servira de jauge pour mesurer le succès ou l'échec des efforts mis en oeuvre dans l'avenir pour réduire les émissions de CO2 et des autres gaz à effet de serre provenant à la fois des activités humaines et naturelles, estime David Hofmann, directeur du NOAA.
L'effet de serre est le phénomène par lequel le rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre est absorbé par l'atmosphère.
Ces rayons sont interceptés et rabattus vers le sol par certains gaz disponibles à l'état naturel dans l'atmosphère tels que la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d'azote (N2O)…, augmentant ainsi la température. Ce phénomène naturel permet à la Terre de conserver une température moyenne de 15 °C. Le premier gaz à effet de serre est la vapeur d'eau qui est présente à l'état naturel et se trouve en équilibre dans l'atmosphère.
La combustion du charbon, du pétrole et du gaz se traduit par l'émission dans l'atmosphère de molécules à base de carbone (CO2, monoxyde de carbone…) qui participent à l'effet de serre alors qu'elles étaient antérieurement stockées dans le sous-sol. De même, la déforestation se traduit par l'introduction plus ou moins directe dans l'atmosphère du carbone qui était stocké dans les arbres. Les halocarbures,les hexafluorures de soufre (SF6), l'ozone troposphérique (O3) sont de nouveaux gaz produits par l'homme.
Le forçage radiatif dû aux augmentations des gaz à effet de serre entre 1750 et 2000 est estimé à environ 2,5 W/m2 : 1,5 W/m2 dû au CO2 ; 0,5 W/m2 dû au CH4 ; 0,3 W/m2 dû aux gaz halocarbonés ; et 0,2 W/m2 dû au N2O, selon des données du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et de Météo-France. paru dans les Données de l'Environnement n°102 de l'IFEN.