Les évaluations de l'impact sanitaire à court terme ont permis de constater le rôle limité des « pics » de pollution [au regard de la pollution quotidienne] et de recommander des actions visant plutôt à réduire globalement les émissions de façon quotidienne, souligne, l'auteur de cette étude, Myriam D'Helf-Blanchard.
Entre 1999 et 2002, un taux de dix à seize décès annuels pour 100.000 habitants a été attribué à la pollution dans sept villes (Albi, Angoulème, Caen, Montpellier, Niort, Poitiers et Tarbes), contre une trentaine à Toulon (31) et Valenciennes (29).
Par ailleurs, ces études, réalisées localement au cas par cas, montrent qu'une réduction de 25 % des niveaux journaliers de l'indicateur de pollution sur l'ensemble de la période d'étude permettrait un gain sanitaire d'environ 43 % de la mortalité attribuable. Ce gain est beaucoup plus faible (10 %) si l'on supprime uniquement les pics de pollution, précise l'étude. En effet, si les jours de forte pollution sont ceux pour lesquels l'impact journalier est le plus élevé, leur faible fréquence limite leur impact sur une année entière.
Parmi les différents indicateurs disponibles, l'ozone est le plus souvent celui qui a l'impact le plus élevé sur la mortalité et les admissions hospitalières pour pathologies respiratoires, déterminant ainsi le nombre de cas attribuables. Concernant la morbidité cardio-vasculaire et parfois la mortalité c'est le dioxyde d'azote qui montre l'impact le plus élevé. Les concentrations en dioxyde de soufre, souvent très faibles et non homogènes, ont rarement été prises en compte. Peu de villes mesuraient les fumées noires car cet indicateur a été remplacé progressivement par la mesure des PM10.
Concernant l'impact à long terme, le calcul des années de vie perdues permettra sans doute une estimation plus compréhensible des résultats pour les décideurs, ajoute en conclusion Myriam D'Helf-Blanchard.
Pour elle, malgré les incertitudes évoquées dans l'étude, la démarche d'évaluation de l'impact sanitaire reste un outil utile de sensibilisation des acteurs locaux et régionaux relativement rapide et peu coûteux. En effet, elle permet de comparer, en terme de bénéfice sanitaire collectif, différentes approches de réduction de la pollution atmosphérique à l'échelle d'une agglomération, et donc d'éclairer les décisions au niveau local.
Les résultats de l'étude sont téléchargeables sur le site de l'INVS
* Synthèse des évaluations d'impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine, France, 1995-2002 Myriam D'Helf-Blanchard, Institut de veille sanitaire, Rouen