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Le maintien du nucléaire renchérira le coût de la transition énergétique

Le maintien d'une part importante de nucléaire dans le mix électrique renchérira le coût de développement des énergies renouvelables et donc le soutien public à la transition énergétique, selon une étude d'Agora Energiewende et de l'Iddri.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Le maintien du nucléaire renchérira le coût de la transition énergétique

Le coût de la transition énergétique, et notamment du développement des énergies renouvelables, est souvent au centre des débats. Le think thank allemand Agora Energiewende a développé, avec le soutien de la société Artelys et en coopération avec l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), un outil de calcul des coûts et des besoins de financement public des énergies renouvelables en France à l'horizon 2040. Trois scénarios de développement du mix électrique sont analysés. Et pour ces trois scénarios, le financement public des ENR atteint un pic autour de 2025-2030 et ralentit à partir de cette période, conclut l'étude présentée ce mardi 21 octobre.

Le principal coût est lié au décollage des filières

Cette étude confirme l'analyse du comité des charges de service public de l'électricité publiée en juin dernier : l'essentiel du coût supporté aujourd'hui et demain porte sur la période passée, c'est-à-dire la première décennie d'installation des énergies renouvelables et l'aide au décollage des différentes filières.

Aujourd'hui, la stratégie de diversification du mix électrique mise essentiellement sur l'éolien et le photovoltaïque, dont les coûts ont fortement baissé pour se rapprocher des prix du marché de gros. Les besoins de financement hors marché diminuent donc. « Malgré ces baisses de coûts, les énergies renouvelables ne sont pas encore en mesure de couvrir leurs coûts par les revenus tirés du marché. Un soutien public reste pour l'heure nécessaire pour assurer leur développement, soutien qui devrait se stabiliser et décroître au cours des prochaines années », note l'étude.

Le niveau de soutien public est estimé à 5 milliards d'euros par an pour les années 2018 à 2020. Ce niveau augmentera jusqu'en 2025-2030, avec un pic situé entre 5,5 et 8,5 milliards d'euros courants selon les scénarios. Il baissera ensuite rapidement quel que soit le scénario étudié. Mais finalement, les projets installés après 2018 ne représenteront que 26 % à 37% des besoins de financement cumulés sur la période 2018-2040. « L'essentiel des dépenses à venir correspond ainsi à des engagements passés pour des projets déjà en opération ou qui le seront prochainement, en particulier les six premiers parcs éoliens en mer qui ont été attribués entre 2011 et 2013 et dont les tarifs d'achat ont été renégociés à la baisse en 2018 ».

PPE : une baisse du soutien public à partir de 2025

“ Le coût de la transition énergétique, et notamment du développement des énergies renouvelables, est souvent au centre des débats. (…) Trois scénarios de développement du mix électrique sont analysés. ”
Le premier scénario s'appuie sur la trajectoire fixée dans le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) : 5 GW supplémentaires de capacité de production solaire et éolienne terrestre par an d'ici 2028 (contre une moyenne de 1 à 2 GW installés par an durant les années précédentes) et 5 GW d'éolien en mer au même horizon. La suite du scénario s'appuie sur celui de RTE, Ampère, qui mise sur une part d'électricité renouvelable d'environ 60 % de la production électrique totale en 2040, avec 142 GW de photovoltaïque et d'éolien, et 18 réacteurs nucléaires fermés en 2035. Dans ce scénario, le besoin de financement public du photovoltaïque et de l'éolien se stabilise vers 2025 autour de 6,5 milliards d'euros et décroît à 4,4 milliards d'euros en 2032 et 1,6 milliards d'euros en 2040, estime l'étude. « En 2040, ce scénario conduirait donc à un soutien public deux fois plus faible qu'aujourd'hui (1,6 milliards contre 4 milliards) malgré une part d'électricité renouvelable trois fois plus importante ».

Le nucléaire freine la baisse des coûts des renouvelables

Dans les deux autres scénarios, le maintien d'un parc nucléaire conséquent change la donne, en maintenant un prix de marché de l'électricité bas.

Le deuxième scénario s'appuie sur celui de référence de l'Ademe dans son exercice de prospective à 2060. Il table sur un développement des renouvelables pour atteindre 62 % de la production électrique totale (110 GW installés) et un prolongement du parc nucléaire existant à 70 % (36 GW en 2040). Le troisième scénario s'appuie, quant à lui, sur celui de l'Ademe (« prolongement du nucléaire aisé ») : les filières renouvelables se développent pour atteindre 87 GW en 2040, le parc nucléaire est prolongé dans sa totalité (57 GW en 2040). Dans ce scénario, les renouvelables ne représentent plus que 48 % de la production électrique totale en 2040.

« Dans ces deux cas, le pic de soutien aux énergies renouvelables est alors plus élevé que dans le scénario PPE-Ampère, et survient plus tardivement. Il atteint 7,3 à 8,5 milliards d'euros en 2030, avec un besoin de financement public lié aux nouveaux projets (attribués à partir de 2018) de respectivement 2,6 et 3,3 milliards d'euros » alors même que la capacité renouvelable installée est plus faible que dans le scénario PPE - Ampère, souligne l'étude. A contrario, « un parc nucléaire réduit plus rapidement accélérerait le développement des énergies renouvelables électriques et limiterait les besoins de financement publics pour les énergies renouvelables existantes et futures. »

Réactions13 réactions à cet article

Mettre des bâtons dans les roues des renouvelables afin de freiner leur essor, c'est ce que souhaitent et font depuis des décennies les défenseurs de l'industrie nucléaire, non ? Sans la mise en place de cette stratégie de disqualification des énergies renouvelables et le placement à des postes clefs de décideurs affiliés, il y a belle lurette que le nucléaire serait rangé au musée des sources d'énergie dépassées.
Mais que ses défenseurs se rassurent : "grâce" au démantèlement des centrales obsolètes et à la gestion des déchets radioactifs à vie longue générés, on va continuer à être dans l'obligation de subir leur héritage pendant quelques centaines de milliers d'années. Nos successeurs ne sont donc pas près de les oublier !

Pégase | 22 octobre 2019 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié

Il est impossible que le nucléaire ne fasse pas partie de la transition énergétique:
- Les énergies photovoltaïque et éolienne produisent de l'électicité seulement s'il y a du vent ou du soleil.
- L'énergie nucléaire est disponible quand on en a besoin (y compris la nuitou quand il pleut, qu'il n'y pas de vent,...).

--> c'est une énergie bas carbone, et qui permet à la Francve d'avoir un très faible impact environnemental, contrairement à l'Allemagne.

sheriff912 | 22 octobre 2019 à 09h56 Signaler un contenu inapproprié

Ces deux énergies (nucléaire et renouvelables) sont nécessaires à la transition énergétique, et l'énergie nucléaire ne peut pas substituée par du renouvelable, comme le gouvernement tente de le faire à Fesseneihm.
- Energies renouvelables (PV et éolienne) : disponible par temps ensoleillé et/ou vent,
- Energie nucléaire: disponible quand on en a besoin.

Si beaucoup de gens souhaitent 100 % renouvelables, peu de gens accepteraient de regarder la télé seulement s'il y a du vent, de ne pas se chauffer la nuit ou s'il pleut, d'arrêter les usines quand il n'y a pas de soleil...

sheriff912 | 22 octobre 2019 à 10h54 Signaler un contenu inapproprié

On assiste là à un renversement complet de l'analyse ! Dans les faits... On a une production nucléaire plus que suffisante, qui nous garantit une production stable, parmi les moins chères d'Europe, et décarbonée. On cherche à plaquer dessus aux forceps une production inutile, imprévisible, extrêmement coûteuse et requérant à terme (si on baisse trop le nucléaire) le recours au gaz. Et on dit que c'est le nucléaire qui renchérit la transition. Le matraquage des renouvelables devient odieux.

dmg | 22 octobre 2019 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié

"Dans les deux autres scénarios, le maintien d'un parc nucléaire conséquent change la donne, en maintenant un prix de marché de l'électricité bas."
Ce qui veut dire que pour que les énergies renouvelables se développent et que les soutiens publics diminuent il faut que le prix de l'électricité augmente !!!!
Veut on des énergies renouvelables à tout prix pour satisfaire les verts ou un mix énergétique au prix le plus bas pour le consommateurs et les entreprises

balxha | 22 octobre 2019 à 12h40 Signaler un contenu inapproprié

Les abonnés pro-nucléaires - professionnels ou simples particuliers - montent aux créneaux

Sont-ils allés interroger les voisins de Fukushima ?

Le vrai coût du kilowatt nucléaire est sous-évalué.

Peut-être qu'un fonctionnement ultra-sécurisé avec plus jamais du personnel de sous-traitance pour les entretiens

Et sans pot dans la salle de conduite aussi

Ca augmenterait déjà de combien le vrai coût ?

Faudrait peut-être se décider à analyser et faire connaitre de plus près la vie et le dérangeant génie de Nikola Tesla ?

Sagecol | 22 octobre 2019 à 14h26 Signaler un contenu inapproprié

Avec les 12 Milliards (pour l'instant...) de l'EPR, on construit combien d'éoliennes ou de panneaux photovoltaïques?

adjtUAF | 22 octobre 2019 à 14h52 Signaler un contenu inapproprié

Les solutions de stockage d'électricité, de production de panneaux photovoltaïques, d'éoliennes,... exigent des métaux rares qui sont extraits de Chine, Mongolie, Chili,... Ces pays ont des règlementations environnementales très laxistes. Les habitants proches de ces mines d'extraction connaissent des taux de cancer, et autres maladies préoccupants. Et bien sur ces "pollutions" ne sont pas comptabilisées, puisqu'elles n'ont pas lieu en France.
L'impact réél des énergies renouvelables (ingénierie, construction, exploitation et démantellement) est largement sous évalué.

Il n'y a pas seulement le coût à prendre en compte, mais l'ensemble du dévollepement durable (impact sociétal, impact environnemental, impact financier)

sheriff912 | 22 octobre 2019 à 15h36 Signaler un contenu inapproprié

à balxha : on veut un système de production de l'énergie électrique qui ne risque pas de produire une catastrophe industrielle gravissime, ne consomme et ne réchauffe pas des quantités faramineuses d'eau en pleine période d'étiage des cours d'eau, ne génèrent pas des déchets radioactifs dangereux et des centrales HS dont personne ne veut et ne sait que faire, ne rende pas l'eau et l'air irradiés à petites doses chroniques, ne soit pas ultra centralisé (et donc vulnérable à une cyberattaque) et ne coûte pas une fortune à entretenir (quand on a l'honnêteté d'intégrer au calcul les vraies lignes de dépenses et non d'en externaliser bon nombre).
Ce qui écarte de fait le prolongement du programme électronucléaire français...

Pégase | 22 octobre 2019 à 15h37 Signaler un contenu inapproprié

L'industrie du nucléaire utilise également bon nombre de ces terres rares (derrière chaque chaudière nucléaire, il y a un gros générateur électrique).
Par ailleurs, les conditions d'extraction du minerai d'uranium en Russie et au Kazakhstan, pays fort peu respectueux des droits de l'homme et de l'environnement, ne sont pas problématiques ? L'activité extractive au Canada, en Australie ou au Niger génère également un impact environnemental fort et je ne me risquerai pas à vivre à proximité d'une mine pour respirer son air chargé en particules radioactives (cela même après l'arrêt de son activité). Et ces pollutions là ne sont pas non plus comptabilisées...
Tout à fait d'accord avec vous pour que l'ensemble des impacts soient pris en compte pour chacune des filières énergétiques.

Pégase | 22 octobre 2019 à 16h10 Signaler un contenu inapproprié

@atdDUAF. L'éolien nous coûte actuellement 9 milliards d'euros par an, plus de deux fois le budget du CNRS, qui partent dans les poches de financiers.
@Pégase. Les alternateurs des centrales produisent du courant alternatif, avec des bobinages cuivre au primaire et au secondaire : pas de terres rares là-dedans... sinon, on n'aura pas pu les construire dans les années 70-80 ! Et l’industrie éolienne génère beaucoup plus de pollution en Chine que le nucléaire en France : refuser de voir ça en face n'est pas acceptable.

dmg | 22 octobre 2019 à 19h00 Signaler un contenu inapproprié

Heureusement que Pégase se pointe sur l'autre plateau de la balance

Et les déchets nucléaires à longue vie ?

Les nucléairomanes sont interrogeants pour le moins.

Il est vrai que si on en vit ……. en espérant ne pas en mourir …..

Vital Michalon devrait venir leur chatouiller les pieds la nuit

Nikola Tesla vous dis-je :-)))))))

Sagecol | 22 octobre 2019 à 19h04 Signaler un contenu inapproprié

@dmg
Donc un EPR c'est 1 CNRS et demi....
J'entends en revanche vos arguments sur la pollution des équipements "renouvelables" que l'absence de filières nationales nous permet de cacher sous le tapis volant des importations!
Mais, de grâce, ne comparez pas avec les déchets nucléaires dont la dangerosité est sans commune mesure! Je suis d'ailleurs toujours étonné que les politiques qui nous bassinent avec la dette financière qui pèse sur les générations futures sont vachement plus cool avec une dette technologique qui, elle, ne pourra de toutes façons, jamais se rembourser en quelques années ou même décennies...Ils vont se la trainer pendant des siècles quand ce n'est pas des millénaires!
Merci à Sagecol de nous rappeler la mémoire de Vital MICHALON...(les violences policières, vieille tradition française).

adjtUAF | 23 octobre 2019 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

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