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Crise énergétique : la sobriété s'impose enfin

« Chaque geste compte », déclaraient tout récemment TotalEnergies, Engie et EDF, dans une tribune commune en faveur de la sobriété énergétique. Le président de la République et son gouvernement semblent les avoir entendus.

Energie  |    |  N. Gorbatko
Crise énergétique : la sobriété s'impose enfin
Actu-Environnement le Mensuel N°427
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°427
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Il y a moins de deux ans, Emmanuel Macron balayait d'un revers de main la question de la sobriété en se moquant de ce qu'il qualifiait alors de « modèle Amish ». En contribuant à accélérer l'envolée des prix de l'énergie et en faisant peser sur le pays des menaces de pénuries pour l'hiver prochain, la guerre en Ukraine a considérablement rebattu les cartes. Interviewé mercredi 14 juillet sur TF1 et France 2, le président de la République a, en effet, placé le sujet en tête de ses préoccupations, invitant chacun à « une mobilisation générale » pour « entrer collectivement dans une logique de sobriété ». Nous devons aujourd'hui nous préparer à nous passer en totalité du gaz russe, a-t-il annoncé, en écho aux déclarations de Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies, la veille, face à la commission des affaires économiques du Sénat.

Le 26 juin dernier, fait inhabituel, les trois grands énergéticiens français, TotalEnergies, Engie et EDF, avaient eux-mêmes publié une tribune commune dans le Journal du dimanche, appelant « à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d'entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers ». Une démarche nécessaire, selon ces derniers, pour leur redonner des marges de manœuvre. « Nous en aurons besoin pour gérer les futures pointes de consommation et pour amortir les aléas techniques ou chocs géopolitiques que nous pourrions devoir affronter », précisaient-ils.

De premiers plans en gestation

S'ils écartent a priori les risques de délestage, l'hiver prochain, et se veulent rassurants en termes de sécurisation et de stockage des approvisionnements, de gaz notamment, les énergéticiens ne cachent pas non plus la précarité de leurs équilibres, fragilisés par la mise à l'arrêt d'une grande partie du parc nucléaire français. « Cet été, la France importe de l'électricité, ce qu'elle n'a pas fait l'été dernier », soulignait par exemple la directrice générale d'Engie, Catherine MacGregor, devant cette même commission du Sénat. Pour la dirigeante, la part de ces importations et de l'électricité produite à partir de gaz grimperait aujourd'hui à 15 %.

Ces appels ont manifestement été entendus. Dès le 29 juin, en cohérence avec sa volonté d'établir un plan « sobriété énergétique », susceptible de réduire de 10 % en deux ans les consommations d'énergie de l'économie, le gouvernement lançait son premier groupe de travail sur ce thème, à l'intention de tous les établissements et services de l'État. Suivait un second groupe de travail sur les entreprises, le 1er juillet, puis un troisième consacré aux établissements recevant du public et aux grandes surfaces commerciales, le 6 juillet. Ces trois « cibles » ont été conviées à préparer un plan approprié, « dès cet été », basé sur l'exemplarité et la responsabilité, a expliqué Emmanuel Macron, sans plus de détails, mais en évoquant notamment le gaspillage lié aux éclairages inutiles, le soir.

Les grands groupes mobilisés

Sensibilisation des collaborateurs à l'appui, TotalEnergies et Engie assurent d'ores et déjà se mobiliser pour réduire leur propre consommation d'énergie. Le pétrolier consacrerait même 1 milliard d'euros à cet objectif. Mais EDF et Engie comptent surtout sur leurs offres de pilotage, encore à démocratiser, pour améliorer le bilan de leurs clients : à raison de 5 % d'économies en moyenne, assure le premier, et jusqu'à 15 %, avance le second. EDF mise aussi sur la solution de « l'effacement » pour lisser les consommations en période de pointe et éviter le recours aux fossiles. À ce jour, seuls 10 millions de clients auraient souscrit une telle offre. Tout en réfléchissant au moyen de récompenser les écogestes. Engie, enfin, investit dans le développement des réseaux locaux d'énergie, dans l'accompagnement des entreprises en termes de décarbonation de leurs activités et dans la production durable d'eau chaude. Laquelle représenterait encore, selon Catherine MacGregor, 15 % de la consommation d'énergie.

Les ENR toujours au programme

En parallèle, Emmanuel Macron a confirmé son souhait d'accélérer le déploiement des énergies renouvelables (ENR) en faisant voter, là encore dès cet été, une loi en faveur de la réduction des délais d'autorisation des projets. Une décision largement soutenue par les producteurs concernés, mais aussi par les grands énergéticiens historiques, très favorables à l'idée d'un mix diversifié. Parmi les solutions mises en avant par ces trois groupes figure sans surprise le biométhane, dont ils soulignent tous le potentiel important. « Un soir d'hiver en France, le réseau gazier fournit l'équivalent de 1,3 à 1,5 fois la puissance électrique installée. La France sans gaz, cela voudrait dire qu'il faudrait plus que doubler la puissance électrique existante aujourd'hui. Ce n'est pas raisonnable », insiste Catherine MacGregor. La directrice générale d'Engie encourage ainsi « tout ce qui permet d'accélérer les permis et les autorisations de ces projets. Il y en a pas mal dans les tuyaux et je pense que l'on peut avancer relativement à court terme. La France est en avance, il faut y aller. »

La planification plus que jamais d'actualité

Pour mener à bien la transition énergétique, les énergéticiens recommandent par ailleurs une meilleure planification des ENR. « On ne peut pas continuer à faire cela de manière émotionnelle, en désordre, estime Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies. Il faut repenser ce sujet en planifiant l'espace avec les régions et les territoires. » Afin de de ne pas perdre des années en procédures « inefficaces » et qui « mitent le territoire », celui-ci verrait bien la création de grands « vrais parcs » éoliens terrestres, pensés comme les grandes zones industrielles.

Autant de directions bonnes « pour le climat et pour notre souveraineté », souligne le chef de l'État, d'ailleurs en accord avec le paquet européen Fit-for-55. Ces efforts ne devront cependant pas se relâcher trop tôt. Non seulement parce que la guerre en Ukraine pourrait durer encore longtemps, mais aussi parce que la production nucléaire ne devrait pas revenir à sa pleine capacité avant 2024 ou 2025. Une situation qu'Emmanuel Macron semble désormais appréhender pleinement. « Les crises doivent toujours nous apprendre », remarque-t-il.

Réactions13 réactions à cet article

La seule solution efficace pour rendre les français plus sobre, c'est de diminuer les salaires, ainsi on consommera moins et ce sera bon pour la planète. La France vit au dessus de ces moyens et pour répondre à sa consommation boulimique, Macron a creusé un déficit abyssal pour satisfaire cette frénésie irraisonnée de d'achat. Il suffit de regarder toutes ces femmes lors des soldes, acheter des vêtements dont elles n'ont pas besoin

le papet | 18 juillet 2022 à 09h00 Signaler un contenu inapproprié

La planification , les économies ,c'est du baratin ,la seule anticipation réalisée c'est celle du Pdg de Total qui s'est augmenté son salaire de 52 % l'an passé atteignant 6 millions d'euros par an.Pour le reste le nucléaire est en panne à 55 % , le gaz algérien va nous être augmenté massivement!

Darwin | 18 juillet 2022 à 09h11 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour, les grands marchands de kwh (dont l'objet social est de nous en vendre un maximum avec la plus grosse marge possible) prennent la place du gouvernement pour nous demander de consommer moins. On croit rêver !...

ppcqa | 18 juillet 2022 à 09h55 Signaler un contenu inapproprié

BONJOUR,

Mai QUI paiera :les RICHES ou les PAUVRES ???

LILI | 18 juillet 2022 à 09h57 Signaler un contenu inapproprié

Plutôt que de taper, comme toujours, sur les femmes à qui nous demandons d'être toujours bien habillées, pimpantes et désirables et que nous, les mecs, précipitons dans le gaspillage pour qu'elles continuent à nous faire rêver, on pourrait commencer par diminuer la retraite du Papet. Ainsi il utiliserait peut-être moins d'énergie à écrire des boulettes. Ce serait peut-être dommage, car même si elle est toujours involontaire, sa drôlerie me fait parfois passer de bons moments.

petite bête | 18 juillet 2022 à 12h34 Signaler un contenu inapproprié

Pourquoi petite bébète qui monte qui monte fait du racisme contre les vieux. Ces propos nauséabonds me rappellent une période passée que l'on veut oublier

le papet | 18 juillet 2022 à 13h13 Signaler un contenu inapproprié

Avec tous ces propos, on s'éloigne de la sobriété énergétique !

LILI | 18 juillet 2022 à 15h06 Signaler un contenu inapproprié

Les grands patrons du CAC40 qui passent leur vie dans leurs jets privés et qui font la leçon au petit peuple! Il y a longtemps que ce dernier, au prix du gazoil et de l'essence actuel, ne dépense en la matière que ce dont il a besoin...

BIB57 | 18 juillet 2022 à 15h07 Signaler un contenu inapproprié

Cher Papet,
Je suis heureux que vous me pensiez aussi jeune (si je traduis le sous-entendu : n'ayant pas acquis l'immense sagesse de votre âge).
A 75 ans (je suis de janvier 47) cela fait toujours plaisir, même si ce n'était pas votre but.

petite bête | 18 juillet 2022 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié

Chère Petite Bête,

Parmi les humains de sexe masculin, il y a d'une part les Hommes, et d'autre part les "bougres", les "pistolets", les "zèbres" et les "zigs". En employant le mot "mec" pour dénoncer de tels comportements masculins, vous ne pouvez parler des Hommes.
Nous, les Hommes, ne nous permettrions pas d'exiger de nos épouses ou compagnes "d'être toujours bien habillées, pimpantes et désirables", et n'aurions pas le masochisme de les précipiter dans le gaspillage pour qu'elles continuent à nous faire rêver". Les femmes n'ont nul besoin d'être habillées pour continuer à nous faire rêver, et il est de leur nature d'être élégantes et "pimpantes".

Votre discours est donc suranné, et scandaleusement misogyne; et, truffe noire sur la charlotte, votre habile rhétorique "Audiardesque" veut le transforme en plaidoyer féministe (beau tour de passe-passe)!
De plus, non content de fustiger ici la conduite des Hommes et des Femmes, vous vous en prenez à nos aînés, et le papet vous a très justement répondu. Bravo, cher le papet.

La sobriété ne signifie pas l'éradication de pans entiers de notre société de consommation, mais leur modération.

Bien à vous,

Euplectes

Euplectes | 18 juillet 2022 à 15h35 Signaler un contenu inapproprié

cher (e) Lili
Vous avez tout à fait raison
sachez que le seul chef d'état qui pris des mesures radicales sur la sobriété énergétique, c'est Pol Pot l'ancien dirigeant des Khmers rouges au Cambodge. le peuple est revenu au temps du moyenâge sans aucune utilisation de tous ces engins motorisés qui utilisent des énergies fossiles. Pol Pot c'est le messie des écologistes

le papet | 18 juillet 2022 à 16h56 Signaler un contenu inapproprié

"La sobriété ne signifie pas l'éradication de pans entiers de notre société de consommation, mais leur modération."
C'est vrai. A ce titre il est probable que ce n'est pas par la sobriété que se règlera le changement climatique: diminuer de 2/3 en 30 ans les émissions mondiales de gaz à effet de serre va nous demander (ou nous imposer) autrement plus d'effort que de la sobriété.

ppcqa | 18 juillet 2022 à 17h03 Signaler un contenu inapproprié

Alors comme cela, les Khmers rouges seraient le modèle des "Zécolos"? Sur quoi basez-vous vos exagérations (le mot est faible)? Cela correspond-il à l'inverse de vos opinions? Est-ce que quiconque vous aurait traité de trumpiste ou de nazi?
Pour le reste, est-ce que dénoncer le matraquage publicitaire -essentiellement masculin - sur les femmes pour qu'elles surconsomment de la mode est "hors-sujet" et machiste? Sauf à considérer que les hommes seraient totalement insensibles à la publicité car planant au-dessus de ces considérations et je n'y crois pas une seconde, le machisme n'est peut-être pas là où le distributeur de bons et de mauvais points le situe.

petite bête | 19 juillet 2022 à 16h13 Signaler un contenu inapproprié

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