Les associations Nature Haute-Marne, Eodra, Greenpeace France, le Réseau Sortir du nucléaire (RSN), ainsi que deux conseillers municipaux de Joinville (Haute-Marne), ont déposé un recours en référé auprès du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne afin de suspendre les travaux de la laverie nucléaire Unitech. Le référé suspension vise l'autorisation accordée le 8 juin à Unitech par la préfecture de Haute-Marne, explique RSN.
Le 8 juin, « la préfète de Haute-Marne (…) s'est empressée (…) d'autoriser la construction d'Unitech, cette laverie censée traiter le linge radioactif de toutes les centrales françaises, ainsi que de son espace de décontamination de matériaux issus de la filière nucléaire », déplorent les associations. De son côté, l'entreprise a débuté les travaux à Suzannecourt, au bord de la Marne.
« Le dossier présenté par [Unitech] présente de graves lacunes », estiment les associations, précisant que « bon nombre d'éléments en matière environnementale (aquatique et atmosphérique) sont opportunément omis des documents présentés ».
Autre reproche formulé contre l'autorisation préfectorale : les pouvoirs publics « ne semblent pas avoir pris en compte les critiques, pourtant nombreuses, qui ont pu être recueillies au cours de l'enquête publique ». Dans le même ordre d'esprit, les associations s'interrogent sur l'indépendance des commissaires enquêteurs dans la rédaction de leur synthèse.
Une dernière critique concerne la capacité économique de l'entreprise Unitech France à assurer financièrement les coûts liés à un accident industriel ou une forte pollution. De même, les opposants craignent que les emplois promis prennent la forme d'un travail intérimaire et déqualifié.