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Actu-Environnement

Emissions des véhicules en conditions réelles : le constructeur PSA joue la transparence

PSA, deux ONG environnementales et le cabinet Bureau Veritas ont mis au point un protocole de mesure de la consommation de carburant et des émissions de CO2 en conditions réelles. Les émissions d'oxydes d'azote seront rajoutées à la fin de l'année.

Transport  |    |  F. Roussel

Le groupe PSA et ses partenaires, France Nature Environnement (FNE), Transport & Environnement (T&E) et Bureau Veritas, viennent de rendre public les résultats de leur collaboration en matière de vérification des émissions de CO2 des véhicules. En plein dieselgate, fin 2015, le constructeur, les deux ONG et le cabinet d'expertise se sont lancés dans l'élaboration d'un protocole de mesure de consommation de carburant en conditions réelles. Après 18 mois de tests sur 60 véhicules et 430 essais sur route, les résultats sont concluants. "Ce protocole hautement reproductible présente une marge d'erreur de seulement 3%. Le millier de résultats enregistrés est conforme non seulement aux données internes de PSA recueillies auprès de ses clients, mais aussi aux chiffres communiqués par les conducteurs eux-mêmes", se félicitent les partenaires.

Fiabilité du système de mesure au pot d'échappement

Les autres enseignements de l'expérimentation

- Les tests confirment la fiabilité des données affichées par les ordinateurs de bord,
- Un moteur diesel consomme en moyenne 1,5 l/100 km de moins qu'un moteur essence,
- En ville, la différence entre données d'homologation et consommation réelle est pratiquement la même pour les moteurs diesel et essence mais plus grande en pourcentage,
- Le style de conduite influe moins sur l'efficience des véhicules diesel que sur celle des modèles essence,
- Les véhicules à boîte manuelle consomment moins de carburant que ceux à boîte automatique (-0,4 l/100 km).
Pour élaborer ce protocole, les quatre acteurs ont utilisé l'équipement portable de mesure installé sur le véhicule (PEMS). Ce système de mesure des émissions analyse tout le flux des gaz d'échappement. Les tests effectués sur les voitures particulières font apparaître une consommation moyenne de carburant de 5,8 l/100 km et confirment un écart moyen avec la consommation officiellement homologuée de 1,74 l/100 km. "Les résultats montrent que l'équipement portable de mesure installé sur le véhicule (PEMS) constitue une méthode robuste, fiable et reproductible pour mesurer les économies de carburant et les émissions de CO2 en conditions réelles. Sa marge d'erreur n'est que de 0,3 l/100 km", estiment les acteurs du programme.

Une bonne nouvelle puisque le PEMS est désormais utilisé pour le nouveau test en conditions de conduite réelles (essai RDE pour Real Driving Emissions) entré en vigueur le 1er septembre dernier pour les nouveaux modèles de véhicules. Cependant, le dispositif doit améliorer sa fiabilité : 8% des tests ont été jugés défaillants pour des raisons d'instruments, en particulier la précision de la mesure du débit massique des gaz d'échappement pour les moteurs à essence, notamment dans les environnements à faible débit telle que la ville.

Les données NOx attendues pour la fin de l'année

Pour PSA, l'objectif de ces travaux était de jouer la transparence sur la consommation en conditions réelles de ses modèles Peugeot, Citroën et DS et les économies de carburants attendues. Le groupe propose désormais à ses clients de vérifier leur consommation moyenne, et les émissions de CO2 associées, sur internet grâce à l'ensemble des données recueillies par l'expérimentation. PSA a d'ores et déjà prévu de décliner le protocole pour les émissions d'oxydes d'azote (NOx). Les données seront disponibles d'ici la fin de l'année.

Pour l'ONG Transport & Environnement, cette expérimentation démontre qu'il est parfaitement possible de recueillir des chiffres d'émissions de CO2 et de consommation de carburant pratiquement identiques à ceux que constatent les automobilistes sur la route. "Mais ces tests ne sont qu'un aspect de la solution au scandale de la fraude aux émissions, estime l'association. Les décisions de l'Union européenne sur l'homologation des voitures proposées à la vente (qui homologue et comment ?) seront essentielles si l'on veut un système d'essais et d'homologation rigoureux et indépendant".

En janvier 2016, l'exécutif européen a fait des propositions en ce sens. Les grandes lignes de la réforme prévoient que chaque pays réalise tous les ans des contrôles en fonction du nombre de voitures vendues sur son territoire et que la Commission européenne puisse elle aussi réaliser des contrôles et des inspections et réagir en cas d'irrégularités. Elle pourrait notamment infliger des amendes aux constructeurs. Quant aux organismes d'homologation, ils pourraient être audités par leurs pairs. Le Parlement et les Etats membres négocient actuellement un compromis.

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